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France Focus
29 juillet 2019

29 juillet 1830 troisième et dernière journée des "Trois glorieuses"

Le 29 juillet 1830 prennent fin les "Trois glorieuses" - comme les nomma Balzac -, trois journées de révolte conduisant à l'abdication de Charles X et à l'avènement de la "Monarchie de juillet" qui vit Louis-Philippe d'Orléans s'asseoir sur le trône de France sous le nom de Louis-Philippe Ier.

Depuis les élections de 1827, l'influence des libéraux ne cesse de grandir. Ne parvenant pas au compromis qu'il espérait en nommant Premier ministre le vicomte de Martignac, Charles X décide, durant l'été 1829, de remplacer ce dernier par le Prince de Polignac issu des rangs des ultras. L'opposition libérale est furieuse. Elle  accuse le roi d'envisager un retour à la monarchie absolue. En 1830, la mauvaise situation économique du pays conjuguée aux mauvaises récoltes engendrant une augmentation du prix des denrées alimentaires, fragilisent un peu plus la position du roi ; en campagne des émeutes éclatent. En mars, alors qu'il ouvre la session parlementaire par l'annonce d'une expéition militaire à Alger, Charles X menace de gouverner par ordonnances en cas de blocage des institutions par l'opposition. Lorsque les députés libéraux lui font parvenir une adresse signée par 221 d'entre eux, il décide d'ajourner la session parlementaire jusqu'au 1er septembre. L'opposition s'insurge et craint de voir Charles X organiser un coup de force, avec l'appui militaire des puissances royales européennes.

La situation du pays est explosive. Le 31 mai, une fête, organisée au Palais-Royal, en l'honneur de la visite des souverains napolitains, dégénère en émeute. Louis-Phillipe, qui fut acclamé par la foule émeutière, est rendu responsable par la cour de cet événement. En juillet 1830, alors que l'influence de l'opposition est de plus en plus prégnante, Charles X suit les préconisations de Polignac et prépare, en secret, une gouvernance par ordonnances. Celles-ci prévoient, notamment, une dissolution de la Chambre des députés, une modification de la loi électorale ou encore la suspension de la liberté de la presse. Elles sont publiées le 26 juillet 1830, prenant de court l'opposition et engendrant les premiers mouvements populaires au coeur de la capitale.

Le 27 juillet au matin, plusieurs journaux bravent l'interdiction de paraître et publient leur opposition aux ordonnances. Quand le Préfet ordonne la saisie des presses et l'arrestation des signataires de la protestation, de nouvelles échaufourées ont lieu entre ouvriers des presses et forces de l'ordre. Si les députés libéraux ne parviennent pas à s'entendre sur les modalités de leur action, une foule émeutière se presse aux abords du Palais-Royal et dresse des barricades. Un tir, touchant mortellement l'un des manifestants, déclenche la fureur de la foule que même le feu des armes causant la mort de plusieurs personnes ne parvient à calmer. Des casernes et des armureries sont prises d'assaut, ce qui permet aux émeutiers de s'armer. Le 28 juillet au matin, Charles X met Paris en état de siège mais ses troupes ne parviennent pas à dissoudre de plus en plus dense qui bat le pavé au cri d'"à bas les bourbons". Les troupes du roi se trouvent prises au piège. A découvert dans les rues, elles sont la cible de tireurs embusqué aux fenêtres des habitations. Les insurgés parviennent à prendre le dessus et à s'emparer de l'hôtel de ville de Paris mais Charles X reste ferme sur ses positions et refuse d'annuler les ordonnances et de renvoyer le ministère.

Le 29 juillet, le nombre d'émeutiers semble s'accroître indéfiniment. Les élèves de l'école polytechnique prenant rejoignent les rangs des combattants parisiens. Mises en déroute, les troupes royales laissent la capitale aux insurgés et se replient afin d'assurer la protection du château de Saint-Cloud où réside alors le roi. Acculer, Charles X n'a plus d'autre choix que d'accéder aux volontés des députés de l'opposition ; Polignac est renvoyé et les ordonnances annulées. A Paris, une commission municipale, ainsi que Lafayette qui a pris la tête de la Garde Nationale qui s'est reconstituée sans autorisation du roi à la vue des événements, s'installent à l'hôtel de ville ; Charles X ne règnera plus.

Les insurgés ayant gagnés Paris au soir du 29 juillet, un débat s'installe sur la suite à donnée aux événements. Les discussions verront les orléanistes, partisans de la monarchie constitutionnelle, l'emporter sur les républicains. Le 9 août 1830 annonce l'avènement de la Monarchie de Juillet qui voit Louis-Philippe 1er monter sur le trône.

Eugène_Delacroix_-_Le_28_Juillet

La liberté guidant le peuple, Eugène Delacroix, 1830, Musée du Louvre

 

 

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