12 juin 1790 : Avignon vote son rattachement à la France

L'histoire de la ville d'Avignon est agitée. Capitale d'une tribu gauloise, puis colonnie des soldats romains sous l'empereur Auguste, puis propriété du Saint-Empire germanique puis des Comtes de Toulouse, Avignon est devenu, en 1309, la cité des papes lorsque le Pape Clément V décide d'y installer la papauté. 

Mais, lorsque la Révolution française de 1789 éclate, un parti patriote se constitue à Avignon en opposition à l'autorité papale avec le soutien de Robespierre. En novembre 1789, un député de Provence, Bouche, dépose, à l'Assemblée Nationale, une motion visant à rattacher à la France Avignon et le Comtat Venaissin. Mais, sous l'impulsion des notables du Comtat, la proposition est rejettée. En février 1790, le Palais des papes à Avignon est envahi. En mars, les patriotes remportent les élections municipales. En juin, les évènements s'accélèrent. Les patriotes accusent les aristocrates de comploter dans le but de renverser la municipalité, trois d'entre-eux sont alors pendus pour trahison. Le 12 juin 1790, la municipalité informe le vice-légat de son vote en faveur du rattachement à la France. Casoni, ce dernier, fuit la ville pour se réfugier à Carpentras, davantage favorable au pape.

Cependant, la France, pour ne pas mettre à mal ses relations avec le Vatican, temporise. Il faut attendre septembre 1791 pour que le rattacehment d'Avignon à la France devienne effectif. On considère, a posteriori, que ce mouvement avignonais, qui gagna progressivement les communes du Comtat Venaissin, constitue l'une des premières expressions du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.