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France Focus
17 mai 2019

17 mai 1838 : Mort de Talleyrand

Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, né en février 1754, est mort le 17 mai 1838. Sa vie fut celle d'un homme politique, libéral, aux idées semblables à celles des Lumières, et d'un diplomate hors pair. Il fut, pourtant, souvent, considéré comme un traître, changeant de bord au grè des influences, et corrompu.

Né dans une famille de la haute noblesse, il est, d'abord, destiné à une vie religieuse. Pour sa famille, il est question d'en faire le successeur de son oncle l'archevêque de Reims. Prêtre, puis évêque en 1788, il renonce cependant à cette carrière, et quitte le clergé, au cours de la Révolution de 1789. Il embrasse alors une carrière politique.

Il prend, dans un premier temps, part à la Révolution de 1789. Député pour les états généraux, il quitte le clergé pour rejoindre le tiers état. Partisan de la nationalisation des biens du clergé pour résoudre le problème de la dette de l'État, il s'attire les foudres du clergé. Proche de Mirabeau, et de la famille royale, il se sent menacé par l'arrivée de la Terreur et parvient à s'exiler à Londres, où il avait déjà fait ses premiers pas comme diplomate, grâce à un ordre de mission transmis par Danton. Cette fuite lui permet d'échapper au décret d'accusation publié à son encontre, et donc très certainement d'échapper à la guillotine. En 1794, il poursuit son exil aux États-Unis, où il s'essaie aux affaires. 

La chute de Robespierre, et avec l'appui de certains de ses amis comme Madame de Staël, permet à Talleyrand un retour en France et de devenir, en 1797, ministre en charge des relations extérieures au sein du Directoire. Il se rapproche alors du général Bonaparte avec qui il prépare le coup d'État du 18 brumaire (9 novembre 1799) qui conduit à la fin du Directoire et à l'avènement du Consulat. A la faveur de Napoléon, Talleyrand redevient ministre des relations extérieures quelques jours après le coup d'état. Il est l'acteur premier du rapprochement, et de la reconnaissance mutuelle, de la France et du Pape. Lorsque les projets d'attentats royalistes se multiplient, Talleyrand conseille à Napoléon de faire un exemple en arrêtant et en exécutant le Duc d'Enghien, dernier Condé. Cette exécution a pour effet de liguer les familles royales d'Europe contre la France, mais en interne beaucoup de royalistes décident alors de se rallier à Napoléon. Cependant, les relations entre les deux hommes vont rapidement se déliter, Talleyrand ne soutenant pas les vélléités guerrière de Napoléon et le sort réserver à l'Autriche, il ira jusqu'à saboter une alliance avec la Russie du Tsar Alexandre 1er, puis à formenter un complot visant à confier une Régence à l'impératrice Joséphine lorsque courent, fin 1808, des rumeurs de la mort de l'Empereur. Furieux, Napoléon le démet de ses fonctions et le menace d'exil. Il restera nénamoins son conseiller. Alors que les puissances étrangères gagnent du terrain sur la France, Napoléon refuse d'écouter les conseils de Talleyrand lui suggérant de négocier la paix. Il permet, néanmoins, dans un premier temps, le retour des Bourbons sur le trône d'Espagne. Alors que la coalition étrangère s'approche de Paris, il encourage la capitulation de la France et, acceuille, chez lui, en mars 1814, le roi de Prusse et le Tsar de Russie qu'il parvient à convaincre de réinstaurer la Monarchie des Bourbons sur le Trône de France.

Membre du Clergé, puis Révolutionnaire, puis ministre au sein du Directoire qu'il fait tomber au profit de l'avènement de Napoléon, il devient ainsi un acteur de premier ordre dans la Restauration ; le Sénat lui octroie même la tête du gouvernement provisoire en avril 1814 alors que les puissances étrangères contraignent Napoléon à abdiquer. Talleyrand tente alors d'imposer ses idées libérales, notamment en permettant un retour plus large des libertés individuelles. Il signe également la convention d'armistice avec les alliés, bien que défavorable à la France mais sans aucune autre alternative et permet l'arrivée de Louis XVIII sur le trône, qui fera de talleyrand son ministre des affaires étrangères. Il représente ainsi la france au Congrès de Vienne. Habile, il permet à la France de se faire une place véritable dans ce Congrès de Vienne, en se faisant notamment la voix des petites nations oubliées par les grandes puissances européennes. Il parvient alors à s'allier à l'Autriche et au Royaume-Uni. La France n'est plus isolée. Mais le retour de Napoléon, forçant Louis XVIII à un nouvel exil, active à nouveau la méfiance des puissances étrangères. Approché par Napoléon, Talleyrand, prédisant sa défaite, refuse de le rejoindre et retrouve Louis XVIII après la défaite de Waterloo. En désaccord avec les idées libérales de Talleyrand, Louis XVIII l'écarte dans un premier temps mais est l'influence britannique le contraint à le renommer à la tête du Conseil ds ministres. En septembre 1818, Talleyrand démissionne et entre dans l'opposition libérale.

En juillet 1830, Talleyrand encourage le retour de Louis-Philippe qui, une fois roi, le nomme ambassadeur extraordinaire à Londres. Cette nomination permet de rassurer les puissances européennes alors que la France connaît une nouvelle révolution et d'entretenir les relations avec le Royaume-Uni. Cependant, en France, si Talleyrand jouit d'une bonne audience auprès des instances du pouvoir et notamment du roi, il est fortement critiqué, perçu par beaucoup comme un traître. Cela ne l'empêche, toutefois, pas de rester en poste jusqu'en 1834, année où il décide de se retirer. Au moment de sa mort, Talleyrand rejoint à nouveau les ordres afin de bénéficier l'extrême-onction et meurt le 17 mai 1838.

Talleyrand aura ainsi, tout au long de sa vie, suivi les chemins qu'il pensait les meilleurs, pour lui mais aussi et surtout pour la nation, faisant fi des considérations que l'on pouvait faire de lui, et notamment des accusations de trahison.

Potrait de Talleyrand

 

 

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