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France Focus
7 mai 2019

7 mai 1748 : Naissance d'Olympe de Gouges

"Rappelez-vous l'impudente Olympe de Gouges".

Personnage de la Révolution française considéré comme secondaire, écrivaine engagée, libre d’esprit et de mœurs, et féministe avant l’heure, Olympe de Gouge est une « grande femme de l’histoire », longtemps oubliée.

Marie Gouzes est née dans un ménage modeste de Montauban le 7 mai 1748. Mariée et veuve à moins de 18 ans, elle décide après ces événements de mener sa vie comme elle l’entend – à savoir ne pas se remarier et devenir une femme de Lettres. A vingt ans, elle prend le nom de scène « Olympe de Gouges », et commence alors à fréquenter les cercles d’écrivains et d’intellectuels animés par les réflexions libertaires de l’époque.

Dix ans plus tard, elle prend à son tour la plume et écrit d’abord des articles et des romans, marqués par les sentiments compassionnels à la mode. Mais rapidement, son style s’aiguise et ses écrits deviennent de véritables plaidoiries. En 1785, elle publie ainsi une dénonciation explicite de l'esclavage sous forme de pièce de théâtre, suivit en 1788 d’un ouvrage intitulé Réflexions sur les hommes nègres, qui lui ouvrent les portes de la Société des Amis des Noirs, principale association abolitionniste de l’époque.

Parallèlement à cet engagement abolitionniste, elle s’engage sur la voie du féminisme avec un premier écrit en 1786, prenant la forme d’une suite au Mariage de Figaro de Beaumarchais. Elle y dénonce avec vigueur le mariage forcé des filles et plaide pour l'émancipation féminine.

La Révolution française est une véritable source d’inspiration pour Olympe de Gouges. Sous sa plume mûre et résolument égalitariste, elle multiplie brochures et libelles pour que la Révolution soit avant toute chose, l’aube de l'égalité des droits entre tous les citoyens sans distinction de sexe, de couleur ou de revenu. Elle défend parallèlement une révolution synonyme de principes nouveaux et modernes : liberté d'expression, instauration du divorce, abolition de la peine de mort, création d'un impôt sur les revenus des plus riches, mise en place d'un tribunal populaire pour tous, création de maternités et de foyers solidaires pour les plus démuni(e)s, etc. Mais son coup d’éclat est une parodie de l'auguste Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen publiée le 14 septembre 1791 : la célèbre Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Ce texte est la dénonciation d’une Révolution qui a oublié les femmes puisque l’essentiel des droits fondamentaux que celle-ci a porté - droit de vote, droit de propriété, droits professionnels, etc. - ne s'applique qu'aux hommes.

Hostile à la Terreur, elle s’oppose explicitement au travers de ses écrits à Robespierre et Marat, tandis que politiquement elle se positionne du côté des Girondins. Le 20 juillet 1793, Olympe de Gouges est arrêtée sur ordre de Robespierre et emprisonnée à l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés, pour « injures envers les représentants du peuple » et « publication d'écrits contre-révolutionnaires ». Elle parvient néanmoins à publier deux derniers libelles : Une patriote persécutée et Olympe de Gouges au tribunal révolutionnaire. Le 2 novembre, elle comparaît devant le Tribunal révolutionnaire. Elle est guillotinée le lendemain.

Portrait Olympe de Gouges

Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

 

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