20 juin 1789 : Serment du Jeu de paume

20 juin 2019

20 juin 1789 : Serment du Jeu de paume

En avril 1789, à la suite de leur convocation par Louis XVI, s'ouvrent les états généraux. L'objectif, pour le roi et son contrôleur des finances Necker, est alors de trouver une solution à la situation budgétaire du royaume, proche de la banqueroute. Alors que les trois ordres (noblesse, clergé et tiers état) siègent séparément et ne parviennent pas à s'entendre, le tiers états s'autoproclame, rejoint par quelques membres du clergé, s'autoproclame Assemblée Nationale le 17 juin 1789. Ainsi réunis, les députés décrètent avoir, seuls, le pouvoir, au nom de la nation, de lever l'impôt.

Alors qu'une partie des députés du clergé s'apprêtent à se joindre à cette nouvelle Assemblée Nationale, Louis XVI décide de résister et de convoquer, le 22 juin, une réunion des trois ordres où il casserait les décisions prises par le tiers état. Le 20 juin 1789, il fait fermer l'accès à la salle des Menus Plaisirs où se tenaient jusqu'alors les états généraux. Sous l'impulsion de Guillotin, les députés du tiers états se réunissent alors à la salle du jeu de paume, avec le soutien de la population. Le député Jean-Joseph Mounier propose alors que les députés présents prêtent serment. Celui-ci est prononcé selon les mots du député de Paris Bevière, et les député prêtent le serment à l'unanimité, moins une voix, « de ne jamais se séparer, et de se rassembler partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la Constitution du royaume soit établie et affermie sur des fondements solides ». Le 22 juin, le roi ordonne la fermeture de la salle du jeu de paume mais le clergé ouvre aux députés les portes de la cathédrale saint-Louis de Versailles où le serment est renouvelé.

Le refus d'obéir à l'ordre de dispersion donné par Louis XVI constitue, sans doute, un point de non-retour dans sa rupture avec le peuple, rupture qui conduira aux évènements révolutionnaires et à la chute de l'Ancien Régime.