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France Focus
9 août 2019

9 août 1830 : avènement de la Monarchie de Juillet

Alors que les Trois glorieuses viennent de mettre fin au règne de Charles X, et par cette occasion à la période de la Restauration, l'accession au trône de France par Louis-Philippe 1er, proclamé roi des Français le 9 août 1830, marque l'avènement de la Monarchie de Juillet. Au lendemain de l'insurrection parisienne de la fin juillet 1830, les hommes politiques issus de la bourgeoisie, tels que Thiers, Laffitte, Casimir Perier ou encore Guizot, se sont accordés sur une position commune : conserver la monarchie afin d'éviter la prise de pouvoir par les républicains, tout en l'encadrant suffisamment pour écarter la dérive absolutiste. C'est ainsi que Louis-Philippe 1er fut appelé à succéder à Charles X.

La nouvelle gouvernance débute par la suppression des ordonnances qui ont causé la perte de Charles X, la liberté de la presse est ainsi restaurée, ainsi que par une révision de la Charte de 1814 visant à en supprimer les références à l'Ancien Régime. Parallèlement, on assiste au remplacement des légitimistes, fidèles à Charles X, par des notables issus de la Révolution de juillet 1830 aux fonctions adminsitratives et politiques. Alors que lors des journées révolutionnaires les insurgés souhaitaient l'instauration du suffrage universel, il est décidé de conserver le cens (impôt dont les électeurs doivent s'acquiter pour voter). Par cela, la bourgeoisie nouvellement aux fonctions s'assurent de son assise. Jusqu'à sa chute en 1848, le régime tente de permettre l'essor économique et industrielle de la France (par le développement du chemin de fer notamment).

Mais, dès son avènement, le nouveau régime est la cible de fortes oppositions émanant aussi bien des légitimistes favorable à la Restauration, des Bonapartistes (Louis-Napoléon, futur Napoléon III tentera même par deux fois de s'emparer du pouvoir, en 1836 et 1840) et des républicains. Par ailleurs, la presse, bien qu'elle doit sa liberté retrouvée au nouveau régime, se montre très critique, à l'égard du roi notamment. L'opposition est virulente. Le roi est la cible de plusieurs tentatives d'attentats comme celui de Fieschi en 1835 qui fit près de vingt morts. Les ouvriers, quant à eux, exclus des affaires politiques par la mainmise de la bourgeoisie, s'opposent également au régime, mettant en cause les conditions de travail et la faiblesse de leur revenus. Les émeutes ouvrières sont sévèrement réprimées, comme la révolte des Canuts à Lyon en 1830 qui fit plus de mille victimes ou encore le massacre de la rue Transnonain en 1834, année durant laquelle la répression fit également près de trois cents morts à Lyon.

L'opposition, parfois violente, au régime est facilitée par les difficultés des partisans de celui-ci à adopter des positions communes. On observe, rapidement, des divergences de vues entre, notamment, le Parti du mouvement (Laffitte, Barrot...) favorable à l'abbaissement du cens afin de donner une plus large place à la petite bourgeoisie ainsi qu'au soutien militaire des peuples européens en révolte comme en Pologne et le Parti de la résistance (Perier, Guizot, Thiers...) davantage enclin à défendre la position de la bourgeoisie et à assurer la paix intérieure et extérieure favorable, selon eux, aux affaires. Si, dans un premier temps, la direction du Gouvernement est donnée au Parti du mouvement, celle-ci est, dès 1831, attribuée au Parti de la résistance. Le Parti de la résistance gouvernera alors jusqu'à la chute du régime en 1848 mais ne parviendra jamais à assurer la stabilité du royaume. En cause, notamment, d'une part, le refus de ses partisans d'abaisser le cens , et d'autre part le tournant conservateur pris par le Gouvernement (répression des mouvements ouvriers, limitation de la liberté de la presse en 1835...).

Alors que le Gouvernement refuse l'abbaissement du cens, l'opposition se fait de plus en plus virulente. Elle se mobilise et s'organise, à compter de juillet 1847 notamment. Les républicains (Arago, Ledru-Rollin notamment) prenennt progressivement la tête de cette fronde. En février 1848, le Gouvernement interdit l'organisation d'un banquet par l'opposition. Les émeutes consécutives à cette décision sont sévèrement réprimées. Face à la répression, se dresse un nouveau soulèvement parisien. L'hôtel de ville est occupé et les insurgés se pressent au Palais des Tuileries, résidence royale. Louis-Philippe 1er refuse alors de faire intervenir l'armée et préfère abdiquer en faveur de son petit-fils, le comte de Paris. Mais, le 24 février 1848, c'est la République qui est proclamée par les députés ; c'est la fin de la Monarchie de Juillet.

Monarchie de Juillet

Le roi donne les drapeaux à la Garde nationale de Paris et de la banlieue le 29 août 1830, Joseph-Désiré COURT, RMN-Grand-Palais.

 

 

 

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