20 juillet 1789 : Début de la grande peur de 1789

A la suite de la prise de la Bastille le 14 juillet 1789, un vent de panique semble gagner, à compter du 20 juillet 1789, les provinces françaises. Leurs habitants craignent, parfois sur le fondement de rumeurs infondées et dans l'observation de mouvements de troupes royalistes sur le territoire, une répression organisée par l'aristocratie. Le vent porte ainsi, par exemple, le bruit que s'organise une "Saint Barthélémy des patriotes". Les campagnes françaises, déjà fragilisées par la disette et les difficultés financières, vont alors s'embraser.

A compter du 20 juillet 1789, dans plusieurs campagnes et villes de province (Marseille, Lyon, Grenoble, Strasbourg...) où l'on murmure que des attaques menées par des hordes de brigands sont imminentes, les paysans s'arment et s'apprêtent, organisés en milices, à se défendre. Lorsqu'ils se rendent compte que ces attaques ne sont que le fruit de rumeurs infondées, ils s'attaquent aux châteaux ou encore aux abbayes, qu'ils n'hésitent pas à piller et parfois détruire. Ils y brûlent, notamment, les chartes où sont consignées les droits féodaux.

Ce vent de panique dura jusqu'au 6 août 1789. Né d'une peur spontanée, irrationnelle parfois, il s'est transformé en révolte sociale qui conduit, notamment, à l'abolition des privilèges féodaux lors de la nuit du 4 août 1789.

Mise à sac de l'hôtel de ville de Strasbourg le 21 juillet 1789.