Abbaye de Cluny (Cluny, 71)

C’est au cœur de la Bourgogne Sud que se dresse l’Abbaye de Cluny. Aujourd’hui monument historique s’offrant à la découverte de ses visiteurs, l’Abbaye de Cluny fut durant plusieurs siècles l’une des places fortes de la religion catholique.

C’est en 909 que Guillaume 1^er – dit Guillaume le pieux – décida de fonder son abbaye alors que la France carolingienne et le pouvoir royal, comme le Clergé, s’affaiblissaient, sous le coup notamment des attaques menées par les Vikings et les Sarrasins mais aussi sous la pression exercée par les seigneurs territoriaux.

C’est à l’Abbé Bernon que fut confié le soin de débuter la construction de l’édifice, dont les premières pierres furent posées en 910. Cette première version du bâtiment fut achevée en 927. Les différents abbés qui se succèderont à la tête de Cluny n’auront alors de cesse d’agrandir les lieux, de les magnifier et d’en asseoir la puissance sous la protection directe du pape et en toute indépendance vis-à-vis des évêques et seigneurs. L’abbatiale devint ainsi, en 1220 et durant trois siècles, le plus grand édifice religieux d’Occident. Cluny prospérera également par l’implantation de sites placés directement sous son influence jusque dans les territoires les plus au Nord de la France.

Place forte de la religion catholique, l’Abbaye de Cluny fut aussi un haut centre culturel et intellectuel, en particulier entre le Xème et le XIIème siècle, de par, notamment, la création d’une importante bibliothèque et de la réalisation de nombreux écrits. L’enseignement des arts libéraux, la recherche historique, la réflexion autour de l’organisation de la société y occupaient également une place importante.

Mais, à compter du XIIème siècle, l’Abbaye de Cluny connu un lent déclin, d’abord victime de difficultés financières puis du développement de la concurrence par d’autres ordres religieux comme les cisterciens. Les Guerres de religion du XVIème siècle continuèrent d’affaiblirent l’Abbaye et, en 1516, à la suite du Concordat de Bologne le pape perdit son pouvoir de nomination des abbés au profit du roi de France.

1789 et les épisodes révolutionnaires furent fatales à l’Abbaye, dont une partie des bâtiments furent alors détruits, les archives brûlées et les biens saisis et nationalisés. Les lieux servirent de carrière de pierre jusqu’en 1813 pour la construction des maisons environnantes. Il ne reste aujourd’hui que moins de 10% du site, au sein duquel s’est établi la prestigieuse Ecole des Arts et métiers Paris Tech.